J’ai découvert assez récemment une série d’applications Nathan, gratuites, qui sont en parfaite complémentarité avec les jeux physiques à manipuler en classe.

Les uns et les autres sont indépendants (on peut très bien avoir l’app seule ou le jeu physique seul) mais voyons comment il est intéressant pour les apprentissages des élèves de travailler avec les deux supports.

 Les apps ne sont pas faciles à trouver dans l’AppStore : c’est un souci à faire remonter à l’éditeur. Surtout depuis que l’on ne peut plus passer par iTunes.
La recherche sur l’iPad directement n’est pas plus aisée, il faut entrer des mots très (et trop) précis pour trouver ces apps.

 

Il y a deux types de jeux :

  •  LUDITAB :
    tableaux à jouer, tableaux à double entrée, cartes à replacer, tableaux à parler (support de langage oral)
    J’ai travaillé la ligne avec les PS.
    Puis l’ordre, le petit et puis le moyen et enfin le grand. De gauche à droite.
    On a surtout joué avec les cartes (en bois) mélangées : des jeux de tri, des associations, des regroupements.
     Luditab tailles

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    Pour les autres niveaux de classe et / ou pour individualiser les apprentissages : 
     Luditab repérage dans l’espace

     Luditab Formes géométriques

     luditab numération

    ici, « cherche tous les ‘3’ »

Je vais acheter sous peu —>

Les apps sont gratuites et ces jeux physiques ne sont pas très onéreux : de l’ordre de 13,70€ hors frais de port, c’est raisonnable et durable. Il y a une offre spéciale à 46,90€ les 4.
voir ici

Les jeux dans les applications :
—> le lexique : ne travailler que les mots de vocabulaire
—> le luditab lui-même, placer les cartes
—> les intrus : des cartes ont été volontairement mal placées, elles n’ont rien à faire là (tabouret, chien, canapé)
—> cherche et trouve : « trouve tous les bols (« trouve tous les objets de la couleur bleue, trouve toutes les chaises, trouve tous les éléments de petite taille, de grande taille, trouve les images où tu vois la couleur orange »)
—> les suites logiques, identifier un rythme dans une suite et le reproduire (il y a même des intrus), alternance de 2 ou 3 éléments

 J’aime bien que les apps reprennent toutes ce même schéma, cette même architecture, c’est un repère quand les élèves passent de l’une à l’autre.

J’aime assez les choix qui ont été faits par l’éditeur.
Et ils donnent des idées à reprendre pour jouer avec le tableau en bois (sauf suite logique, il faudrait plusieurs jeux).

  • MAXI LOTO

– Les apps :
 Maxiloto Animaux


 Maxiloto Aliments
(pas encore lancé en classe, j’attends la rentrée des vacances de printemps, j’ai installé l’espace marchande pendant les vacances !)

Maxiloto vie quotidienne
(pas encore lancé en classe)


Les jeux :

—> le loto lui-même / placer les cartes
 on aurait aimé entendre le mot correspondant à l’image qui vient d’être placée
—> l’imagier : pour ne travailler que les mots de vocabulaire, à faire défiler
—> les silhouettes : pour associer des images, un jeu d’observation (là, ok, super : l’élève entend le mot correspondant)
—> le mémory : pour jouer autrement avec les mêmes mots et les images du jeu
—> qui suis-je ? pour écouter des indices et sélectionner les bonnes cartes, jeu par élimination progressive pour découvrir la carte mystère (exemple « j’ai des poils, j’ai des oreilles, j’ai une longue queue, je saute pour me déplacer » etc) : jeu de devinettes

– Les jeux physiques :

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Mes élèves adorent jouer au loto (on est plus, pour le moment, sur la découverte des jeux papier) mais à part poser les cartes au bon emplacement (et c’est déjà trèèèès bien !) ça ne va jamais bien plus loin … sauf quand ils ont compris qu’être meneur de jeu permettait de jouer « à la maîtresse » et donc présentait des avantages (ou comme un jeu de rôle !).
Je me suis toujours questionnée sur la place de ces jeux de loto dans la classe.
L’enseignant.e est quasi obligé.e d’être présent.e en permanence à cet atelier, soit le choix se défend selon les situations pédagogiques mises en œuvre mais on ne peut pas faire que ça, parfois son attention sera appelée ailleurs et donc les applications numériques vont permettre de s’entraîner sans adulte : une phase complémentaire qui va permettre de mieux jouer en autonomie, de manière guidée.
Une étape, un aller/retour de l’un à l’autre, sans que l’un ou l’autre ne soit premier d’ailleurs.

 

Avantages et inconvénients selon les supports :

  • Les avantages des applications :
    varier les jeux, cela donne des idées pour ensuite varier les jeux avec les jeux en bois
    Varier certes mais pas seulement, les jeux proposent une réelle possibilité de progression (évolution) (voir ci-dessus)
    – en situation de vidéo-projection des iPads, les échanges autour des applications sont très riches !
    Pour expliquer / expliciter les tâches à réaliser, pour décortiquer, pour faire ensemble, pour « dire le faire », pour réfléchir ensemble.
      entendre les mots et ce n’est pas le moindre des avantages lorsqu’on travaille ainsi le vocabulaire au fil du travail sur les notions (espaces, nombres et quantités, tri selon un ou plusieurs critères)
    Entendre, entendre encore et entendre à nouveau : là où l’adulte pourrait se lasser. 🙂
    Permet aussi de s’adapter à chacun : les élèves allophones de la classe
     permet un retour, un feedback, une validation DANS l’application et donc de s’entraîner en autonomie, sans le jugement de l’adulte dans un premier temps (adulte qui veille non loin et évaluera en son temps l’acquisition des notions et du lexique)
    La carte du luditab est rejetée si elle est mal placée par exemple. Le son est discret, ça va.
    Les élèves auront droit à autant de tentatives que nécessaire.
    – coopérer, jouer à deux est plus simple qu’avec le jeu en bois, « à toi, à toi » : les tours de jeux se distribuent mieux (je trouve) qu’avec le jeu physique (l’envie de toucher les cartes, de faire ? ou simplement la difficulté en petite section face à tout jeu de société ?)
    – il y a une barre de progression qui permet de se situer dans le jeu

 Les moins :
– la publicité qui prend un peu trop de place sur l’écran. (Les apps sont gratuites, je comprends bien qu’il s’agit de tout de même vendre des jeux, oui !).
L’encart pourrait être plus discret même si le lien est protégé par la réponse à un calcul.

  •  Les avantages des jeux physiques :
    – Le plaisir de faire et refaire, de manipuler, de placer les cartes sans pression (puisque sans validation automatique) : on travaillera alors entre pairs, les élèves valident eux-même et / ou avec l’adulte
    – On peut enlever des cartes pour adapter le jeu aux capacités de chacun, être progressif, enlever des planches pour cibler.
    – En complémentarité des apps : avant OU après, permet d’initier ou prolonger, de renforcer les apprentissages
    – Les échanges avec les autres, les relations entre élèves, travailler en petits groupes, à + de 2 (sur l’iPad ils ne sont que 2)

 Les moins :
– L’élève peut faire « n’importe quoi » … et alors ????!!! Ça ne me gêne pas, ce n’est jamais tout à fait « n’importe quoi » d’ailleurs, c’est que l’élève ne sait pas encore, tâtonne, essaie, c’est plutôt bon signe … ou s’amuse ma foi ! Du plaisir d’essayer, là où l’application est plutôt dans une démarche d’évaluation.
– Le jeu s’abîme, on perd des cartes …
– C’est bien souvent la pagaille sur la table, les petits ont du mal à gérer planches et cartes … ok, ils sont petits !

 

 

  • Pour trancher, les deux c’est mieux ! 🙂
    On ne travaille pas les mêmes compétences avec les apps et les jeux physiques. On va travailler le savoir-être, les notions, le langage, les savoir-faire, selon le support choisi.
    Ce sera à l’enseignant.e de choisir ce qui conviendra le mieux au moment et aux élèves concernés par tel ou tel atelier.
    Dans ce match, ce sont toujours les choix de l’enseignant.e et la pédagogie qui gagnent !
    Eh oui.
    C’est une question d’objectif, pas de support [<— Cette remarque est valable pour plein plein plein d’articles de ce blog.]

La complémentarité, l’association des deux, est intéressante en classe. Elle augmente l’expérience, propose d’autres entrées. Elle permet de faire évoluer les activités, d’empêcher qu’elles ne s’encroûtent, ne s’enlisent.
Les apps donnent des idées à reprendre pour jouer.
 Cela permet d’aller plus loin que le « simple » jeu en classe : entendre les mots de vocabulaire, varier les entrées ludiques permet (peut-être) de mieux apprendre.
Cela évite la lassitude possible liée au loto / tableau à double entrée en classe si l’enseignant.e (ou tout autre adulte) n’est pas présent.e lors de l’activité.
Les apps relancent l’intérêt et complètent avantageusement les jeux.

Ces jeux de lotos équipent déjà bon nombre de classes de maternelle (qui n’en n’a pas ??) je trouve que ces applications viennent relancer et dynamiser leur usage au quotidien.

 

 

Ce qui est intéressant, que l’on utilise les applications ou les jeux physiques, ce sont les échanges. S’il y a échange entre enfants, ou adulte / enfant(s), ça m’intéresse.
Si les élèves sont laissés seuls face à un luditab ou loto sans médiation, tout « physiques, réels et sans écran » qu’ils soient, je ne les trouve pas pertinents.
Ce sera la même remarque pour les applications ! 😉

 

 

 

Précisions :
Pour être tout à fait honnête et transparente, j’ai téléchargé les applications et j’ai eu le plaisir de recevoir ensuite les jeux qui me manquaient, sans rien demander. Je remercie vivement Nathalie Bachelier.
Cet article de test peut donc s’assimiler à une publicité mais sachez que je n’en parle QUE parce que j’y ai trouvé une amélioration pour les apprentissages des élèves, personne ne m’a demandé cet article, ni ne m’aurait dicté son contenu !
J’ai testé en classe et je ne vous rapporte ici qu’un témoignage qui n’aurait pas pu être complet sans certains jeux que je n’avais pas.
Dans la mesure où je ne communique ici que sur ce que j’ai réellement testé, j’assume ce reportage sponsorisé ! 🙂

 

Des puzzles augmentés, pour jouer : des jeux de langage, d’écoute et d’observation.